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Réunion au Ministère des Armées

Compte-rendu de la réunion du mardi 28 janvier 2020 à l’Hôtel de Brienne à Paris

Mme Colette Porcel, vice-présidente de Amitiés Oraniennes, avait fait le déplacement à Paris pour représenter l’association lors des débats. Les Amitiés Oraniennes n’ont pas pour vocation de déposer des revendications mais plutôt de faire le lien entre les différentes communautés pieds-noires et de diffuser toutes les informations pertinentes à leur sujet, en soutenant les actions des associations partenaires, comme le CDHA (Centre de Documentation Historique de l’Algérie, le CSCO (Comité de Sauvegarde des Cimetières d’Oranie), ou encore les associations nationales invitées lors de cette réunion.

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Extrait du compte-rendu de M. Bernard Coll, secrétaire général de JPN et coordinateur national du Collectif Vérité & Justice

Après deux ans d’absence de concertation, les associations nationales de Français Rapatriés « pieds-noirs » ont été conviées le mardi 28 janvier 2020 à un échange informel, à sa demande, par Mme Geneviève Darrieussecq, leur ministre de tutelle, sur les problèmes non réglés depuis 58 ans par l’État français. 

Après plus de deux ans d’absence de concertation, Mme Darrieussecq a souhaité « une réunion d’échange avec les représentants des principales associations de rapatriés » pieds-noirs. Il est significatif que 80% des responsables « pieds-noirs » présents aient été des membres du Haut Conseil des Rapatriés de 2002 à 2010. Il est regrettable que nos compatriotes harkis n’aient pas aussi été invités. C’est dans une ambiance courtoise mais ferme des deux côtés que Mme la Ministre a entendu le rappel des principales revendications et attentes des Français « rapatriés » exprimées par leurs représentants. Des revendications connues de tous les gouvernements depuis le message remis à Jacques Chirac du 22 septembre 1995, les 29 points des recommandation du HCR en 2003, les amendements proposés lors des longs débats préparatoires à la loi du 23 février 2005, le rapport du Conseil Économique et Social de 2007 et les multiples chartes, motions et programmes publiés par les associations nationales en 2007, 2012 et 2017, qui exposaient ce qui a été redit une nouvelle fois à Madame la Ministre qui ne semble pas disposer d’archives de plus de cinquante années de concertation État/Rapatriés. Après déjà deux années perdues, ce que les responsables présents ont demandé à Mme Darrieussecq, c’est d’agir vite pour répondre aux légitimes attentes de nos compatriotes par le vote d’une loi définitive de reconnaissance de la responsabilité de l’État dans l’abandon et les massacres de Français rapatriés et de réparation des préjudices moraux et matériels qu’ils ont subis depuis leur exode forcé des années 1956-1964. Pour rattraper cet incompréhensible retard, les associations ont remis à Madame la Ministre cinq motions présentant les premières propositions qu’elles lui ont demandé de remettre en main propre au Chef de l’État et au Premier ministre. Des motions complémentaires suivront sur les autres sujets évoqués : ouverture de toutes les archives sur les disparus en Algérie, reconnaissance des crimes du 26 mars et du 5 juillet 1962, abrogatoire de la loi officialisant le 19 mars 1962, entretien des cimetières, arrêt des campagnes diffamatoires contre l’œuvre de la France outre-mer et en Algérie dans les médias nationaux, solde rapide des dossiers des rapatriés surendettés, valorisation du rôle de l’Armée d’Afrique, etc. Le combat des associations nationales aboutira d’autant plus vite si les Français « rapatriés », qui seront les bénéficiaires de la nouvelle loi et des mesures prises en leur faveur, se mobilisent massivement pour les soutenir moralement et aussi financièrement afin qu’elles puissent agir tout en gardant leur indépendance, Il y a 420.000 familles « rapatriés », représentant trois millions d’électeurs, dont seulement 15 à 20% participent aux activités nationales et locales de leurs 150 à 200 associations et amicales. Aux dons des actifs doit s’ajouter le soutien de ceux qui, bien souvent par manque d’information, ignorent les combats, souvent victorieux, des associations de « rapatriés » depuis 1956. Il est important que chacun rediffuse à ses parents, proches et amis concernés les documents et messages des associations qui vous défendent par des propositions concrètes et réalistes. Gagnons ensemble. C’est désormais possible. Cela va dépendre aussi du « courage français » du Chef de l’État, du Premier ministre, du gouvernement et des 925 parlementaires.

 

Liste des dix associations nationales présentes le 28 janvier 2020 :

- ANFANOMA (HCR) – Yves Sainsot, président
- AMITIÉS ORANIENNES – ECHO DE L’ORANIE - Mme Colette Porcel, vice-présidente, représentant Jean-Claude Simon, président
- ANRO – Roland Soler, président et Mme Soler
- ASS. Des FAMILLES des VICTIMES du 26 MARS 1962 (HCR) – Mme Nicole Delvarre, présidente
- CDHA (HCR) – Joseph Perez, président
- CLAN-R (HCR) – Gilles Bonnier, président, secrétaire général de Rhin et Danube
- GNPI (HCR) – Michel Levy, président
- Groupe de Recherches sur les Disparus en Algérie – Mme Colette Ducos-Ader, présidente
- JEUNE PIED-NOIR (HCR) – Collectif « Vérité et Justice pour les Français rapatriés » - Bernard Coll, secrétaire général, de JPN et coordinateur national du Collectif V&J
- MAFA (HCR) – Jean-Félix Vallat, président.

Les 5 motions présentées le 28 janvier à Mme Darrieussecq

1 – Reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans l’abandon et le massacre des Français « rapatriés » - Vote d’une loi de réparation pour les 420.000 familles concernées.
C’est le prolongement de l’action engagée le 22 septembre 1995 avec le message remis au Président de la République Jacques Chirac. C’est la première des revendications du Haut Conseil des Rapatriés en 2003. C’est l’objet depuis 2008 de la campagne pour le vote de la loi « Vérité et Justice pour les Français rapatriés ».

2 – Preuves des affirmations du Chef de l’État sur la colonisation et sur l’action de la France et des Français durant les 132 ans de présence française en Algérie. 
Les graves accusations d’Emmanuel Macron contre la colonisation et l’œuvre de la France en outre-mer et dans nos départements algériens et ses propos ambigus sur la guerre d’Algérie et la Shoah nécessitent que le Chef de l’État explique directement, lors d’une audience avec Rapatriés, le fondement de ses jugements personnels sans appel qu’aucun historien, qu’aucun fait concret ne justifie.

3 – Demande de création d’une instance officielle de dialogue État/Rapatriés
Il est significatif que Mme Darrieussecq ait invité des responsables d’associations nationales ayant fait partie pour 80 % d’entre-elles du Haut Conseil des Rapatriés de 2002 à 2010. C’est la raison pour laquelle il lui demande de créer une instance officielle de dialogue État/Rapatriés, avec parution au Journal Officiel, comprenant toutes les composantes de la communauté rapatriée, harkis et pieds-noirs.

4 – Rapatriement du Monument aux Morts d’Alger en 2022
Des monuments aux morts des grandes villes d’Algérie, seul celui d’Alger n’a pas encore été « rapatrié ». Son retour en France en 2022, à l’occasion du 60eanniversaire de l’exode forcé de 1962, marquerait un geste fort d’apaisement des mémoires, comme le souhaite le Chef de l’État, entre la France et l’Algérie.

5 – 2022 : 60anniversaire de l’exode des Français d’Algérie
L’année 2020 marquera le 60eanniversaire de l’exode forcé des Français d’Algérie. Il est demandé au Chef de l’État que cette année mémorielle soit consacrée à un hommage national à l’ensemble des Français « rapatriés » et à l’œuvre qu’ils ont accomplie. 

  • Nom du fichier : Motions 28 janvier 2020
  • Taille : 693.08 Ko

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Que vous soyez responsable associatif ou simple « rapatrié », signez et faites signer ces motions par vos parents, vos proches et vos amis concernés.

D’autres motions vont être prochainement présentées à Mme Darrieussecq sur les mesures en faveur des Harkis et de leurs enfants, sur l’accès aux archives pour les disparus en Algérie, sur les drames du 26 mars et du 5 juillet 1962, sur le règlement des dossiers de surendettement, sur l’entretien des cimetières, sur le respect de notre histoire et la sauvegarde de nos archives, etc.

 

C’est dans le cadre prestigieux de l’Hôtel de Brienne que Mme Darrieussecq, entourée de tous ses collaborateurs, et en présence de Mme Patricia Miralles (députée LREM de la 1ère circonscription de l’Hérault) et de M. Éric Diard(député LR, 12circonscription des Bouches-du-Rhône), président du Groupe d’études « Rapatriés » à l’Assemblée nationale, a reçu les représentants des associations nationales de Français « rapatriés » mardi 28 janvier de 10h à 11h30.